la graine
My Martin
Observatoire de la Côte d'Azur (Nice), CNRS, Université Côte d'Azur (Nice)
Laboratoire Joseph-Louis Lagrange (mathématicien et astronome, né en Italie 1736-1813. Descendant de René Descartes). Laboratoire pluridisciplinaire
Big Bang. Premières fractions de seconde. Avant la naissance des étoiles et des galaxies. Les trous noirs primordiaux seraient issus de fluctuations quantiques du plasma -un grand nombre de particules de natures différentes, qui interagissent entre elles et avec l'environnement
Leur masse variait de quelques grammes, à plusieurs centaines de milliers de masses solaires
Les plus légers se sont évaporés
Seuls les trous noirs dont la masse dépassait un seuil, sont observables aujourd'hui ; pas plus gros qu'un atome
Il est possible que les restes des premiers trous noirs primordiaux soient toujours présents
Des reliques de l'ère de Planck, juste après le Big Bang (impossible à décrire, à l'aide des théories actuelles)
Des cicatrices de l'origine, à la taille infinitésimale
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Dès les premiers instants, des trous noirs très massifs ?
Deux hypothèses
Ils naissent petits, puis grossissent très vite
ou ils naissent, déjà massifs ?
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Si elle était prouvée, l'existence des trous noirs primordiaux apporterait une réponse à des questions fondamentales
la formation des trous noirs supermassifs, dont les trous noirs primordiaux seraient les graines ?
la nature de la matière noire (27 % de l'Univers) ? Pourquoi notre Univers se compose de galaxies, d'amas de galaxies, d'immenses vides ?
Sans matière noire (un nuage sphérique, un halo), notre Voie lactée ne pourrait avoir sa belle forme en spirale actuelle
Si l'existence de la matière noire n'était pas prouvée, il conviendrait de revoir la théorie de la gravitation d'Einstein
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En leur centre, les galaxies hébergent (presque ?) toutes un trou noir supermassif, qui a accompagné, structuré leur évolution
Ces trous noirs sont la source d'énergie
des quasars, les sources les plus brillantes de l'Univers
ou des jets supraluminiques (les particules semblent se déplacer plus vite que la lumière), observés dans certaines galaxies
Résidus d'étoiles massives, des étoiles à neutrons, ont épuisé leur combustible nucléaire et se sont effondrées gravitationnellement
Elles fusionnent
Sursaut gamma (photons à haute énergie, du rayonnement électromagnétique)
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New Scientist
Astronomy and Astrophysics
Dans notre galaxie, formé à la suite de l'explosion d'une étoile, un énorme trou noir
“D'une masse 33 fois supérieure à celle du Soleil. Il n'est dépassé que par
les trous noirs supermassifs (un million de masses solaires, ou plus)
et ceux nés de la fusion de plusieurs trous noirs”
Cet objet céleste, BH3, est le deuxième plus proche de la Terre, à seulement 2 000 années-lumière
Le premier trou noir le plus proche de la Terre, Gaia BH1 (10 masses solaires), se trouve dans la constellation d'Ophiuchus (le Serpentaire)
à 1 600 années-lumière de la Terre
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Aucune lumière ne peut s'échapper d'un trou noir. La plupart d'entre eux sont découverts en repérant la lueur de la matière d'un compagnon stellaire, qui devient extrêmement chaude
Le compagnon gravite autour du trou noir puis est absorbé
BH3 est un trou noir silencieux. Dormant
Il ne dévore aucune matière. Son compagnon stellaire est trop éloigné
Aucune lumière, aucune énergie, n'est émise
Télescope de la mission européenne Gaia. Dans le ciel d'été de l'hémisphère Nord, la constellation de l'Aigle
Découvert par hasard, une étrange oscillation
Une étoile orbite autour de rien
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La découverte de cet énorme trou noir au sein de la Voie lactée, n'est pas une totale surprise
Dans d'autres galaxies, grâce aux ondes gravitationnelles, des signes de ce genre ont été repérés
Ces ondulations de l'espace-temps peuvent être créées par la fusion de deux trous noirs
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En fin de vie, une étoile massive (plusieurs fois la masse du Soleil) explose
Supernova
Les couches extérieures de l'étoile sont soufflées dans l'espace
Le noyau s'effondre sur lui-même. Folle densité -dans une sphère d'un rayon analogue à celui de Paris, l'équivalent de plusieurs masses solaires
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Trou noir
Par son champ gravitationnel, il attire la matière environnante
Sa masse s'accroît
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En lui, l'espace devient temps
Le temps, espace
Au centre, une singularité
La densité, la gravité, la courbure de l'espace-temps. Infini
Les équations d'Einstein ne peuvent décrire cette réalité
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Selon la théorie du Big Bang, dans les premiers instants de l'Univers, la pression et la température étaient extrêmement élevées. Des fluctuations de densité, ont donné naissance à des trous noirs
Formés tôt dans l'Univers, lorsque leur masse était inférieure à un seuil critique, les trous noirs se sont évaporés
Résidus d'étoiles massives après leur mort, les trous noirs de quelques masses solaires ont une température bien inférieure au fond cosmologique (2,7 kelvins, soit -270,5 °C)
Ils ne se sont pas évaporés
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5 août 1962. Etats-Unis, Californie. Observatoire du mont Palomar. Découverte du premier quasar (quasi-stellar radio source). 3C273, dans l'amas de la Vierge
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Une galaxie lointaine. Son noyau actif, extrêmement lumineux
Au centre, un trou noir supermassif ; un quasar
Invisible par définition, le trou noir supermassif illumine par son activité (attirer / chauffer la matière environnante), le noyau de la galaxie qui l'abrite
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Dès les années 1980, la lumière de J0529-4351 est détectée
Puis, par le satellite Gaia (lancé le 19 décembre 2013 depuis Kourou. Agence spatiale européenne), qui cartographie la Voie lactée
Mais l'analyse automatique des données assimile cette observation, à une étoile très lumineuse
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2023. Australie Sud-Est, Nouvelle-Galles du Sud. Près de Coonabarabran, l'Observatoire de Siding Spring
Le Very Large Telescope (Chili Nord, désert d'Atacama. Observatoire du Cerro Paranal). Le spectrographe X-shooter, qui couvre l'étude des sursauts de rayons gamma
Il s'agit d'un quasar
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19 février 2024. Revue scientifique Nature
Observatoire européen austral (ESO)
Chili. Very Large Telescope (VLT)
Quasar record J059-4351
Canberra. Australian National University (ANU). Pr Christian Wolf, astronome
« Nous avons découvert le trou noir à la croissance la plus rapide connue à ce jour
Il a une masse de 17 milliards de soleils
Par jour, il absorbe un peu plus d'un soleil »
Le trou noir émet un intense rayonnement, une lumière équivalente à celle de plus de 500 milliards de soleils
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Sa lumière met 12 milliards d'années à parvenir jusqu'aux instruments du Very Large Telescope
Il date de l'époque primitive de l'Univers (13,8 milliards d'années)
En un temps relativement court, une forte croissance
L'Univers primitif. L'existence d'un objet aussi massif et lumineux, « est difficile à expliquer »
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6 mars 2024. Site New Atlas
La galaxie B2 0402+379 est une galaxie radio et elliptique, constituée de deux trous noirs binaires supermassifs
Au sein de cette galaxie, depuis trois milliards d'années, les deux trous noirs tournent, l'un autour de l'autre
Relativement proches (24 années-lumière), l'un de l'autre
Jusqu'à présent, le couple le plus proche connu était séparé par 1 600 années-lumière
À plusieurs reprises, B2 0402+379 se sont rapprochés
Puis, éloignés
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Lorsqu'ils fusionnent, les trous noirs émettent des vibrations. Les ondes déforment l'espace-temps
Les astronomes détectent ces ondes gravitationnelles
Plus les trous noirs sont massifs, plus leur coalescence est difficile
Or, la masse de B2 0402+379 représente 28 millions de fois celle du Soleil
Un troisième trou noir jouera peut-être les intermédiaires, facilitera leur fusion ?
Alors, les ondes gravitationnelles émises seront
cent millions de fois plus puissantes
que toutes les ondes détectées, jusqu'à présent